Julie est orthophoniste depuis le mois de juin dernier. Après avoir travaillé cet été dans un centre de rééducation fonctionnelle en neurologie adulte, elle est maintenant installée en libéral au Nord du Finistère.
Selon Julie, si l’on ne doit retenir qu’une chose dans le domaine de la CAA, c’est que « toute personne a des compétences de communication et qu’aucun prérequis n’est nécessaire pour introduire un dispositif de CAA, quel que soit l’âge de la personne. Nous ne pouvons pas exiger de compétences en CAA, sans que la personne n’ait jamais essayé de dispositif. Toute personne a le droit de s’exprimer, que ce soit pour faire une demande, pour exprimer une émotion ou encore pour créer une proximité sociale. Croire au potentiel de communication d’une personne, c’est lui donner les outils pour qu’un jour elle puisse vous dire « bonjour », ses goûts, son opinion, ses sentiments, ses envies, … et créer des moments d’échange et de partage au quotidien. »
Après avoir découvert la CAA de façon théorique, dans son cursus universitaire, Julie a rencontré des enfants utilisant différents outils et dispositifs en stage en IEM. Convaincue que permettre à chacun de communiquer favorise la qualité de vie, elle a choisi de consacrer son mémoire de fin d’études à un sujet en lien avec la CAA[1]. Son travail lui a permis de découvrir, parfois avec surprise, la diversité des outils et stratégies qu’il est possible de proposer aux personnes. Il a aussi été l’occasion de prendre conscience de la difficulté que rencontrent certaines familles à accéder à un accompagnement de qualité dans le domaine de la CAA, faute de professionnels formés, par manque de moyens et de connaissances. Mais elle a aussi découvert un réseau de familles, de parents exceptionnels, de professionnels passionnés qui s’entraident dans la bienveillance !
Grâce à cette expérience, Julie se sent maintenant capable d’accompagner des patients qui auraient besoin d’outils de CAA. Bien entendu, des formations à divers outils, notamment des outils robustes, lui seraient utiles, mais elle se sent prête à se mettre à l’écoute des patients et de leurs familles pour proposer des stratégies de communication, dans chaque quotidien et chaque famille unique.
Julie a rejoint les rangs des professionnels avertis qui ne craindront pas d’accompagner des patients en grande difficulté de communication… et comme elle a pu en bénéficier lors de ses recherches, elle recommande à tous ceux qui sont en recherche d’infos de consulter le site http://caapratik.com/ créé par Line Perrin, les vidéos Garde le smile de Sandrine Eifermann Soutarson, ainsi que le livre Communication alternative et améliorée de David R. Beukelman et Pat Mirenda.
[1] Uguen J., 2021, État des lieux de la prise en soins de la communication dans le cadre du syndrome de Rett. Enquête auprès des orthophonistes et des parents, Université de Poitiers